Plus qu’un sport, l’Aïkido n’est pas un simple système de
techniques permettant de se défendre.
En
effet , au travers de cet aspect très présent dans la pratique
et
visible comme la partie émergée d’un iceberg ,
c’est l’amélioration de
la relation de l’Homme avec lui-même ( unité corps/esprit ),
avec
ses semblables mais aussi avec son environnement au sens le plus large , qui est recherchée.
Voie martiale d’origine japonaise (Budo), forme active de l’esprit de
« non violence »
et zen
en mouvement tout à la fois,
l’Aïkido
rejette l’utilisation de la
force musculaire brute,
tout comme le désir de puissance et de
domination sur autrui.
C’est
pour cela que la compétition, telle qu’elle existe dans nombres de
disciplines sportives,
n’y a pas sa place.
Dans
la pratique, l’Aïkido se présente souvent sous la forme d’un simulacre
d’attaque
où uke
( celui qui donne l’attaque ) et tori, ( celui qui la reçoit, la dirige et
la retourne ) sont partenaires.
(Partenaires
dans le sens ou chacun donne le meilleur pour progresser et faire
progresser l’autre.)
Savoir
donner et savoir recevoir sont les clés d’un mouvement juste.
Ce n’est donc pas une forme de lutte,
aussi ne peut-il y avoir n’y gagnant , ni
perdant dans le dojo.
Il y a
juste des compagnons sur le chemin de leur propre réalisation.
Chacun
évolue en fonction de son engagement, de ses
possibilités
et de l’écoute qu’il prête à ses différents partenaires,
permettant
ainsi une activité commune aux hommes et femmes de tous
âges
et
conditions physiques.
Tori (
celui qui reçoit l’attaque ) utilise essentiellement des techniques de
projections
et d’immobilisations
( il
n’y a pas véritablement de frappes en Aïkido).
Par
l’intermédiaire d’un ou plusieurs points ( coude, poignet,
nuque), il prend le contrôle du centre de son partenaire et de son
équilibre pour le neutraliser sans dommage.
Dans
un cours d’Aïkido, il arrive que l’on utilise différentes
armes :
- le Bokken (sabre en bois)
- le Jo (bâton long de 1,28m)
- et le Tanto (la réplique en bois d’un couteau
japonais).
La
pratique des armes , en complément de la pratique à mains nues
apporte un regard différent sur la discipline et en facilite la
compréhension.
A
travers les techniques et une pratique régulière , le pratiquant
développe certaines qualités telles que
comme
c’est le cas aussi dans de nombreuses activités sportives.
On peut même parvenir ainsi parfois, par la recherche du geste juste
dans l’instant juste,
à
l’harmonisation de l’esprit et du
corps
dans toute sa globalité.
Tout cela est déjà une perspective des plus intéressante,
pourtant ce qui à mon avis constitue le point le plus important
pour s’engager sur cette Voie
et cette étude, que propose l’Aïkido
(mais pas forcément tout les pratiquants, ni même certains enseignants)
et qui en fait
un véritable art de
vivre
c’est l’idéal de
Paix,
de
non violence et
d’entraide, qu’il propose au monde.
On admet souvent comme principe de justification pour se défendre
"Si tu veux
la Paix, prépare la guerre."
Mais, même si une telle attitude à un certain "bon sens", elle apporte
bien souvent, plus de problèmes, quelle n’en résout (car il y a toujour
un temps ou l'on souhaite connaître l'éfficacité d'une armes).
Au contraire,
"Si tu veux la Paix, prépare la paix."
Voilà ce que disait
Morihei UESHIBA
à travers cet art qu’il a légué à l’Humanité.
"L’
Autre" ne devient un ennemi que si je le considère et le laisse agir
ainsi,
par peur, par conditionnement et par ignorance.
A l’inverse, si je peux y voir mon propre reflet, ou même une simple trace de la présence de Dieu
alors peut- être serais-je capable de l’accueillir
et de changer son agressivité, son potentiel destructeur,
pour faire naitre quelque chose de cette rencontre,
et non le vaincre simplement comme un (ou des) ennemi(s),
ou être vaincu,( avec toutes les conséquences que cela implique).
Sachant que cet "
Autre" n’est pas seulement celui qui
me fait face.
C’est là la partie immergée de l’iceberg,
la dimension Humaine et spirituel de Aïkido,
celle qui nécessite l’engagement de toute une vie.